Entre fatigue et espoir, les Ukrainiens de Belgique fêtent l’anniversaire de leur indépendance

C’est un anniversaire hautement symbolique. En ce 24 août, les Ukrainiens célèbrent les 32 ans de leur indépendance. Une fête nationale au goût amer, alors que cette indépendance est précisément menacée par la guerre qui s’enlise.

A quinze ans, Sofia garde le sourire, mais ce n’est qu’une façade. Son père est resté au front, en Ukraine. Elle a trouvé refuge en Belgique avec sa mère au début de la guerre. En ce jeudi, toutes deux participent à la fête organisée au Comité des Réfugiés “Ukrainian Voices”, au cœur de Bruxelles.

Une fête qui résonne de manière particulière, pour la deuxième année consécutive.

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“Je voudrais aller en Ukraine visiter mon père et ma famille, mais il me dit que c’est trop dangereux. Il est dans l’armée dans ma ville natale, Zaporijjia. L’église où j’allais avec mes grands-parents a été bombardée, et elle est très proche de ma maison”.

En ce jour de fête nationale, les souvenirs remontent.

“Pour moi, la guerre a commencé le 24 février 2022. Il était cinq heures du matin. Mon père m’a appelée, et il m’a dit ‘la guerre a commencé’. Ce sont les mots qu’il a utilisés. C’était horrible”.

En attendant de pouvoir retourner dans son pays, Sofia apprend le français et est scolarisée en Belgique. “J’aime beaucoup la Belgique, Bruxelles est incroyable. Mais ma maison, c’est l’Ukraine”.

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Au cœur de l’ASBL “Ukrainian Voices”, des centaines d’Ukrainiens sont attendus en ce 24 août pour un rassemblement aux couleurs de leur pays. Musique traditionnelle, ateliers créatifs, exposition : un retour aux sources, qui ramène des sourires sur les visages.

“Nous gardons l’espoir de bientôt rentrer à la maison”

“Même si beaucoup d’Ukrainiens ont dû fuir vers d’autres pays et commencer une nouvelle vie, nous nous souvenons toujours de nos racines” explique Alina Kokhanko, présidente du comité de réfugiés “Ukrainian voices”.

“Nous sommes tous très fatigués mais on essaie de ne pas en parler parce qu’on sait quel est notre objectif. Nous voulons obtenir la liberté et l’indépendance pour nos enfants et notre futur”.

“On essaie de rester forts. On reste confiants et on garde espoir”.

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Ludmyla, une autre réfugiée ukrainienne, ne s’attendait tout de même pas à ce que cette guerre dure si longtemps.

“On espérait que ça ne dure que quelques semaines, quelques mois. Maintenant, on est bien conscients qu’on doit être patients, s’intégrer. Ensuite, on retournera là-bas pour reconstruire notre pays”.

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Lassés, oui. Résignés, jamais. “On garde dans le cœur l’espoir et on attend la victoire. On soutient nos combattants et on est très reconnaissants envers la Belgique de nous accueillir ici”.

Depuis le début de la guerre, quelque 63.000 Ukrainiens ont trouvé refuge en Belgique.

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